Mes pulls islandais...

Modèle Afmaeli
Modèle Afmaeli

 

Cela fait depuis longtemps que je suis passionnée par les pays de grand froid. J’ai lu beaucoup de livres d’expédition dans le Grand Nord ou encore aux pôles. Et depuis quelques années, je me passionne pour les pulls islandais plus connus sous le nom de lopapeysa (qui est féminin, mais lopi est masculin en islandais !). C’est un pull traditionnel d’Islande.

 

Voici l’histoire de ce pull d’après Hélène Magnusson.

 

Le mot "lopi" qui se prononce "lopay" vient du mot "lopapeysa" qui provient du lointain mot français "paysan".

 

Le tricot fait intimement partie de la culture islandaise. Peuplée vers la fin du 9e siècle essentiellement par des Vikings hors-la-loi ou des fugitifs norvégiens, l’Islande n’est cependant pas entrée en contact avec le tricot par l’intermédiaire de ses voisins scandinaves. Le tricot traditionnel islandais s’est réellement répandu dans toute l’île au 16e siècle, amené par les marchands anglais, allemands et hollandais.

 

Son succès tient beaucoup à sa facilité de réalisation et son fort petit encombrement comparé au tissage sur métier.

 

Son développement a aussi été favorisé par l’abondance de la laine fournie par les moutons islandais, une race d’Europe du Nord venue avec les premiers arrivants et qui est restée pure jusqu’à nos jours.

 

En Islande, toute la population tricotait, tous âges et sexes confondus : hommes, femmes et enfants.

 

Les circonstances dans lesquelles le tricot s’est développé pouvaient en expliquer certains aspects. Quand le tricot est devenu populaire, l’Islande était déjà entrée dans la période de "La longue nuit", qui a duré de la fin du 14e siècle jusqu’au milieu du 19e siècle. Ayant perdu son indépendance, l’île est devenue une province danoise et se retrouva géographiquement et politiquement isolée.

 

Les conditions de vie très difficiles, les catastrophes naturelles (tremblements de terre et éruptions volcaniques) qui tuaient les animaux et engendraient famines et misères, pas seulement en Islande d’ailleurs, les cendres se répandant partout en Europe ont fait que la population ne dépasse pas les 40 000 habitants au 18e siècle.

 

Les Islandais tricotaient tout le temps, autant qu’ils le pouvaient et partout : dans la pénombre des maisons ou dehors en marchant. Le tricot se faisait presque exclusivement en rond sur de longues aiguilles à doubles pointes et parfois, 2 personnes tricotaient le même pull en rond à 2, en se faisant face. Le tricotage des chaussettes se faisait au début de l’automne : la laine travaillée durant la journée était tricotée le soir. Les hommes, tricotant en vaquant aux travaux de la ferme, produisaient jusqu’à 4 ou 5 paires de chaussettes par semaine.

 

Les Islandais tricotaient pour leurs besoins personnels, mais aussi pour l’exportation. L’économie du pays était basée sur la pêche et le tricot constituait une monnaie d’échange contre d’autres produits manquants dans l’île. Les tricots islandais tenaient leur réputation de la laine qui était chaude, déperlante, imperméable et légère.

 

Les Islandais tricotaient tous leurs vêtements personnels, de la tête aux pieds et toujours en rond, avec des aiguilles très fines au 19e siècle, et l’on feutrait ensuite le tricot pour plus de solidité et de chaleur. Les vêtements issus de cette méthode étaient tricotés en jersey endroit avec des bords en côtes et très près du corps.

 

Les particularités du tricot islandais sont la perfection des techniques et la minutie apportée aux détails ainsi que l’exploitation de la laine et de toutes ses possibilités et enfin l’utilisation des ressources et des couleurs naturelles.

 

Les Islandais étaient habiles pour produire beaucoup à partir de peu de matière première. Malgré son histoire ancienne et riche, le fameux pull lopi " lopapeysa" n’a que 50 ans d’existence et la laine lopi, non filée, date des années 1900.

 

L’indépendance politique de l’Islande fut le tout premier des grands changements sociaux du 20e siècle. Le progrès a profondément révolutionné la vie islandaise. Le tricot fait main a décliné et les exportations ont diminué pour cesser en quelques décennies. Tandis que les hommes ont arrêté de tricoter, les femmes ont, quant à elles, continué le tricot comme un loisir et un art.

 

Même si le tricot est toujours un élément culturel incontournable, les méthodes disparaissent avec le temps qui passe. Cependant, le tricot reste toujours une des matières enseignées à l’école.

 

Les marins français affectionnaient les pulls islandais, chauds, légers, résistants et déperlants. C’était le pull parfait pour les climats peu cléments. Ces pulls, tricotés en rond, avaient quelquefois des rayures, mais les lopis aux motifs géométriques connus de nos jours ne sont réellement populaires que depuis les années 50.

 

De nos jours, au début du 21e siècle, on connait un regain d’intérêt pour le tricot qui n’avait jamais disparu.

 

     Pour ma part, je n’ai tricoté que trois lopapeysas dans ma vie de tricoteuse, mais dans mon classeur de patrons j’ai un tiers des patrons qui sont des pulls islandais. Ce qui m’a plu au début c’était le fait que la laine vienne d’Islande. Une laine poussée dans le froid doit être la plus chaude du monde (je ne connaissais pas encore le mohair !). J’ai donc commandé, pour faire mon premier pull qui était en fait un cardigan, le Brynja de Hélène Magnusson. Pour un premier pull, c’était un peu un défi à cause du steek. Mais j’ai réussi. Il y a des erreurs que je suis la seule à déceler, mais il me plait.

 

     Mon deuxième lopi était le modèle Aftur de Védís Jónsdóttir (j’adore son travail et tous ces designs sont superbes) très joli. Avec un point texturé au lieu des classiques côtes 2/2. De forme plus simple que Brynja (qui lui était cintré), le motif, lui, était plus complexe. Mais en étant concentrée rien d’impossible ! J’adore les défis, les difficultés. Et puis de toute façon, le tricot ce n’est qu’une boucle dans une boucle dans... Rien n’est figé. Et puis après quelques jours de travail (eh oui période de convalescence après une opération de l’épaule, je tricotais jour et nuit littéralement !) une grande satisfaction. Il m’allait bien et ce dessin autour de cou et des épaules était une révélation pour moi. Je ne porte pas beaucoup de bijoux, car je suis plus souvent à la ferme en "cra-cra" que bien habillée, mais là... C’était un bijou à lui tout seul. J’adore le jacquard, vraiment, et utilisé de cette manière encore plus. J’aime ces formes géométriques qui se rétrécissent vers le cou. L’œil est attiré par ces frises de couleurs et de formes. Je ne sais pas si cela a une signification, mais c’est très beau. Il y a de nombreux autres modèles que j’aimerais faire. 

 

Et puis mon troisième est le pull Afmaéli. Celui-là est magnifique ! Je l’ai même tricoté deux fois. Un pour moi et un pour ma sœur jumelle !! Elle l’adore aussi et j’aime bien quand on le porte toutes les deux ! Ce qui m’a plu dans ce pull, c’est le dessin bien sûr, mais c’est l’enchaînement des couleurs dans le sens de la roue chromatique. L’association de ces couleurs et les transitions douces rendent un effet spectaculaire. Encore une fois un vrai bijou ! Juste un lopapeysa et vous êtes habillé, enfin pour moi !

 

Voilà. Ce ne sont surement pas les derniers que je tricote tellement j’aime ces lopis ! Je suis d’ailleurs en train de réfléchir pour en faire un en pur mohair ?? Celui qui me fait de l’œil c’est le Riddari de Védís Jónsdóttir (eh oui, je l’adore !), ou le Grettir de Brooklyn Tweed ou...

 

Bref, ce ne sont pas les idées, mais le temps qui manque ! Comme d’habitude... Mais un rang par-ci par-là et voilà. 

 

Et vous c’est quoi votre idée fixe du moment ? Du tricot, un livre, une musique, une recette...? 

Modèle Aftur de Védís Jónsdóttir
Modèle Aftur de Védís Jónsdóttir

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Commentaires: 9
  • #1

    Rébiche (jeudi, 21 janvier 2016)

    Et un pour ta sœur ainée...?! Non?!

  • #2

    Chloé (dimanche, 24 janvier 2016 15:02)

    Mais oui ma Rébiche, le Grettir de Brooklyn Tweed je suppose?

  • #3

    trop beau tes pulls (vendredi, 30 septembre 2016 13:27)

    Salut,

    ils sont vraiment sympas les pulls que tu as fait et dont tu as mis les photos! Ca te prend cb de temps pour en faire un comme ca? Les motifs islandais ont la classe :)

  • #4

    Chloé (vendredi, 30 septembre 2016 16:08)

    Merci, Et bien je les ai tricoté dans une période assez courte car j'étais obsédée par ce genre de pulls islandais (encore aujourd'hui!). Je dirais que j'ai mis un a peine un mois pour chaque. Mais ce sont des tricots assez rapides. J'adore les motifs islandais aussi!

  • #5

    vray annick (dimanche, 11 février 2018 11:11)

    Bonjour
    je m apprête a tricoter 1 pull islandais pour la 1 ère fois
    Les fils de l envers doivent ils etre tisses ou bien laches
    croises toutes les 2 mailles
    tout se dit et son contraire
    merci
    salutations
    Annick

  • #6

    Myriam (jeudi, 12 mars 2020 11:40)

    Partagez-vous les patrons ?

  • #7

    Chloé (jeudi, 12 mars 2020 17:57)

    Bonjour Myriam. Vous pouvez retrouver tous ces patrons sur Ravelry. Certains sont gratuits et d'autres payants.

  • #8

    Lanthanide (mardi, 12 octobre 2021 13:25)

    Bonjour Cloé,
    J'ai vu un documentaire à la télévision à ce sujet.
    Existe t'il une version au crochet ?
    Mon handicap ne me permet pas de tenir des aiguilles.
    Je ne peux que faire du crochet ou du tricotin Afgan.
    Respectueusement.
    Lanthanide

  • #9

    batteux (mardi, 23 novembre 2021 09:39)

    Bonjour,

    est-il possible de vous commander un pull XXL modéle aftur de vétus jonsdotter dans les mêmes couleurs que sur votre page? ce modèle est-il bien pour homme? si oui, quel est son budget? et le delai de livraison? merci

    mon mail: robert.batteux@yahoo.com



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